Critique 795 - Rage au Poing (La)
Présentation de l'éditeur
De nos jours, à Felicidad, Brésil.
Pauvreté, rage, violence, infirmité. Ça se présente mal dans les favelas pour Paulhino qui a perdu sa main très jeune. Personne ne sait comment. Pour tout le monde, il est juste le Manchot. Pour tout le monde, il est différent. Les gens différents se battent ou meurent. Paulhino se bat. Au début, pour soulager sa rage, attaquant pour se défendre. plus tard, après sa rencontre avec Horacio, il va combattre pour changer, combattre contre cet adversaire dangereux qu'il est pour lui-même, utilisant sa rage pour gagner. Mais la rage est une arme à double tranchant : si tu ne la contrôles pas, c'est elle qui te contrôle.
Le scénariste Alex Crippa, à qui l'on doit entre autres les deux passionnants volets de la série Nero, aussi publiés chez Casterman, participe à l'inauguration de la nouvelle collection KSTЯ de l'éditeur en s'associant avec le dessinateur Alberto Ponticelli pour livrer une vibrante histoire relatant le parcours plutôt particulier d'un jeune manchot. Issu d'un bidonville brésilien, Paulhino, que l'on connaîtra à travers l'album sous le nom de Manchot, n'a pas souvent eu l'occasion de voir le soleil briller lors de sa jeunesse, vivant jour après jour l'oppression typique de celui qui est trop différent des autres. Il se sera forgé un caractère aussi aride que son milieu, avec une soif particulière pour la violence...
Découpée en deux parties, dont l'une présente en quelque sorte la représentation transposée de l'autre, cette histoire fait voyager le lecteur en Amérique du Sud, afin de le rendre témoin de certains événements qui ont marqué la jeunesse du protagoniste, dont celui qui le propulsera au Mexique pour la deuxième partie du récit. Illustrée d'un trait vif parfaitement en harmonie avec l'atmosphère du récit par Alberto Ponticelli, un artiste connu aux États-Unis pour sa réalisation du cycle Witchcraft de Sam & Twitch, ainsi que la mini-série Marvel Knights, cette bande dessinée est proposée dans un format un plus petit que le traditionnel album franco-belge, tandis que les auteurs optèrent plutôt pour les dimensions typiques des publications états-uniennes.
Il en résulte ainsi un album à la couverture souple de plus de 140 pages dans lequel le lecteur plongera en moins de deux temps, pour n'en ressortir qu'une fois sa lecture terminée! En effet, malgré son nombre de pages près de trois fois plus élevé que la moyenne, son histoire, qui on ne le cachera pas, est extrêmement violente, happe littéralement l'attention du lecteur, faisant en sorte est fort difficile de déposer l'album sans l'avoir complètement terminé!
En bref, voilà une autre excellente réalisation, qui inaugure avec brio la nouvelle collection KSTЯ!
/5
Lien vers le site web de la nouvelle collection KSTЯ des éditions Casterman:
www.kstrbd.com