Critique 1068 - Fraternity T.2 Livre 2/2
Présentation de l'éditeur
Depuis l'aube des temps, l'homme cherche sans succès un modèle de société parfaite.
Au milieu XIX siècle, Robert McCorman, un riche visionnaire, croit que le moment attendu est enfin arrivé. Soutenu par un groupe hétérogène d'hommes et de femmes portés par des idéaux, il fonde la colonie de New Fraternity, aux Etats-Unis, véritable semence au coeur du nouveau monde. Hélas, la jeune nation américaine se déchire dans une guerre fratricide, réveillant ainsi de vieux démons. Emile, un garçon sauvage, est découvert dans la proche forêt : il rejoint la colonie sous la protection de Fanny Zoetrope, une femme d'exception.
Emile sera alors le témoin d'événements dramatiques qui s'enchaîneront après l'intrusion de déserteurs. Pendant ce temps, une étrange et inquiétante créature rôde autour du village, semant le doute et nombre d'interrogations. Quel est le lien entre cette créature et Emile ? New Fraternity survivra-t-elle à cette nouvelle menace ?
Refaire le monde... Qui n'en a pas discuté au moins une fois durant l'heure du lunch, ou encore, bière en main au bistro du coin? Certains se sont armés de plumes et ont écrit des livres à ce sujet, d'autres, armés de pétoires, ont fait la guerre, ou parfois même les deux, toujours munis d'une aspiration commune: refaire le monde! C'est bien gentil tout cela, mais pour le faible pourcentage de fois où cela a porté fruit, quelle quantité de souffrance et de morts la société visée a dû payer? En ce qui concerne la petite ville de Fraternity, quelques années avant les événements qui ont cours dans cet album, une vision humanitaire de Robert McCorman l'a mené à la fondation de cette société nouvelle, où le capitalisme s'est retiré afin de laisser place à la communauté et les accords de solidarité entre un petit groupe de personnes. Ensemble, ils ont refait le monde, et aujourd'hui, ce monde est sur le point d'éclater...
Tout comme on pouvait s'y attendre de José-Luis Munuera, nous avons droit ici à un second service de superbes planches, illustrées de façon à communiquer avec brio les émotions des personnages, mais aussi, selon un dynamisme qui permet d'exprimer la folie, la colère et la violence des scènes de ce second acte. Le talentueux artiste réussit donc pleinement son mandat de partager avec son lectorat ce récit imaginé par le scénariste de Blacksad, Juan Díaz Canales. En ce qui a trait plus particulièrement à ce dernier, on peut dire qu'il nous fait le coup de la mallette de Ronin, tandis que tout au long du récit, des notions sont placées ici et là concernant la créature mystérieuse et son jeune protégé, mais sans jamais en révéler le fond. De fait, le centre du récit étant la ville de Fraternity en soi, tout le reste est secondaire, quand bien même il aurait été intéressant que les mystères associés soient élucidés.
Ceci étant dit, en finalité, cette bande dessinée se confirme en tant que titre très intéressant à lire, le scénario est fluide, le dessin est très réussi, et le sujet est hors du commun. À découvrir!
½
Lien vers la critique du premier tome du diptyque Fraternity:
Fraternity T.1 Livre 1/2
Ainsi que vers celles d'albums ayant été réalisés par les auteurs de celui-ci:
Blacksad T.3 Âme Rouge
Blacksad T.4 L'Enfer, le silence
Spirou et Fantasio T.49 Spirou à Tokyo
Spirou et Fantasio T.49Z Le Guide de l'aventure à Tokyo