Critique 474 - Un homme est mort
Synopsis du site de Futuropolis
1950. La guerre est finie depuis cinq ans. De Brest il ne subsiste plus rien. Brest est un désert. Il faut tout reconstruire.
1950. Brest est un immense chantier. Une nouvelle ville va surgir, rectiligne, ordonnée, moderne. Ce sera Brest-la-Blanche qui très vite deviendra Brest-la-Grise.
1950. C'est la grève. De violents affrontements surviennent lors des manifestations. La police tire sur la foule. Un homme est tué. Édouard Mazé.
Un peuple entier accompagnera son cercueil.
Un homme est mort, c'est le titre de cette dernière réalisation d'Étienne Davodeau, certes, mais avant tout, c'est le titre d'un poème que Paul Éluard avait écrit en hommage à Gabriel Péri, un résistant tué par les allemands lors de la Deuxième Guerre Mondiale. Ce poème avait connu une légère adaptation, lors de la crise de Brest de 1950, alors que le Réné Vautier, l'homme à la caméra citoyenne, s'inspira du texte de l'auteur afin d'en constituer la bande sonore accompagnant son film, tout en remplaçant les deux références au nom de Péri, par celui d'Édouard Mazé, un manifestant froidement assassiné par les forces de l'ordre le 12 mars 1950. Conçu sur commande, de façon à documenter les événements historiques en cours, le court métrage présenté par le cinéaste a eu pour effet de mousser les ardeurs des grévistes, en même temps qu'il offrait une sorte d'oraison funèbre à l'honneur du compatriote abattu.
Alors que ce combat social n'était pas le premier, et surtout pas le dernier, entrepris par Réné Vautier, les auteurs de cette bande dessinée ont choisit de concentrer l'attention du récit sur le sujet du printemps 1950 dans la ville portuaire de Brest, ainsi qu'au succès lié à la présentation du film réalisé pour l'occasion. En s'attachant à la véracité des événements, et en respectant la parole des témoins, Kris et Étienne Davodeau ont réalisé une oeuvre sincère, touchante et très marquante qui, de par la simplicité du trait et la richesse de la mise en couleurs, permet au lecteur de se laisser emporter dans le récit, et du coup, revivre ces moments difficiles pour les travailleurs Brestois.
Aussi, en plus des 62 planches réalisées par Étienne Davodeau, le lecteur aura le plaisir de poursuivre ses lectures dans le dossier de 16 pages présentant des faits et photographies historiques, des notes de recherche, le parcours créatif des auteurs, un témoignage de Pierre Cauzien, et pour couronner le tout, un mot de la fin signé par le cinéaste Réné Vautier!
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Liens vers les critiques de deux autres tomes scénarisés par Kris:
Monde de Lucie (Le) T.1 Épisode 1/18
Monde de Lucie (Le) T.2 Épisode 2/18